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Témoignage(s) de KITTEL Jacqueline

Le bombardement de Sochaux

Vers une heure du matin, nous sommes partis quand nous avons entendu l'alerte. Alors, nous nous sommes dirigés dans la rue du 14 juillet. Il y avait moi, mes parents et le chien. Après avoir passé la boulangerie Kremer, nous avons vu les fusées éclairantes de couleur verte. Nous nous sommes dirigés alors vers la rue des Chênes jusque dans les prés Pugin où nous sommes couchés. Nous avons alors été pris sous les bombes qui tombaient tout autour de nous. Madame Quérol était allongée à côté de maman, elle a été mortellement touchée, elle a eu la tête arrachée. Quand nous nous sommes relevés, maman avait du mal à marcher, ainsi que ma soeur. Nous avons trouvé refuge chez Monsieur et Madame MUNIER qui nous ont accueilli alors qu'ils étaient aussi sinistrés que nous, ce sont vraiment des gens exceptionnels. Ensuite, les pompiers sont venus pour s'occuper des blessés et les transférer sur l'hôpital de Montbéliard. Papa est allé voirles dégâts vers cinq heures du matin avant de rentrer. Je suis restée à Sochaux pour aller chercher des cartes de sinistrés et pour préparer le déménagement. Le soir, j'ai empaqueté le reste du ménage et nous sommes partis sur Héricourt.

Je voudrais citer à l'honneur Monsieur Méquillet-Noblot des filatures d'Héricourt qui nous a logé gratuitement et le temps que l'on voulait, il n'a jamais rien demandé en retour.