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Témoignage(s) de NIFENECKER André

Le bombardement de Sochaux

En cet été 1943, j'avais 9 ans et j'habitais au 2 rue de la Savoureuse avec mes parents et mes quatre soeurs, dans les Cités du Maroc, aujourd'hui c'est le parking GEFCO.

 Cette nuit-là je ne dormais pas alors que les sirènes se sont mises à hurler. On avait l'habitude des avions alliés qui nous survolaient pour bombarder l'Allemagne ou l'Italie. On est parti en direction du Fort Lachaux pour nous mettre à l'abri. J'ai vu les premiers avions éclaireurs. Marianne, ma soeur, m'a poussé sous les prunelliers et s'est allongée sur moi pour me protéger. Je n'arrêtais pas de hurler : " On ne veut pas mourir, Marianne ! ". Les premières bombes sont tombées. C'était impressionnant : les éclairs, le bruit, le sol qui tremblait. Mon père, lui, était resté à la maison car il avait peur qu'on lui vole ses lapins ! Il est resté couché dans l'herbe devant la maison avec le curé qui récitait des prières. Ca a duré environ 20 minutes. A la fin, on avait les oreilles bouchées. On est rentré par la rue des vignes mais on a du faire un détour car une bombe avait touché la route et crevé une canalisation d'eau. Le trou était boueux et j'aurais très bien pu m'y noyer. Il faisait nuit noire. Une ambulance ramassait les premiers blessés. On avait laissé un fer à repasser à refroidir derrière les volets. Les explosions ont été si fortes que le volet a été arraché et on a retrouvé le fer à 300 mètres de là. En ville, on déblayait et on ramassait les morts. Notre maison était inhabitable. On a déménagé plusieurs fois : Montbéliard, Fesches-le-Châtel, Chenebier, Héricourt, tout ca en 6 mois.

Après, il a fallu quand même rattraper l'école ...