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Témoignage(s) de CITRAS Jacqueline

Le bombardement de Sochaux

« J’avais 19 ans et j’étais secrétaire à la mairie de Sochaux. J’habitais avec mes parents au pied du fort, rue Sous-Lachaux. À chaque alerte, on se disait que c’était pour les autres mais on partait quand même. Tout le quartier s’était réfugié dans les tranchées du fort Lachaux. On savait que c’était dangereux avec les usines Peugeot à côté. Les Allemands étaient partout avec la Feld-Gendarmerie de Montbéliard. Un officier passait régulièrement en mairie pour contrôler les registres d’alimentation afin de dénicher les jeunes et les envoyer au STO (Service du travail obligatoire). Quelques minutes avant le bombardement, j’ai vu les « marqueurs » dans le ciel. La brasserie de Sochaux était illuminée par les feux de bengale largués des avions. Rien qu’au bruit on savait que les avions piquaient vers Peugeot. On est redescendu plein d’angoisse. Le toit de la maison s’était effondré. On a sauvé ce qu’on a pu et on est parti avec une voiture à cheval se réfugier à Dasle. On n’avait qu’une envie : quitter Sochaux. Une voisine a été tuée sur le pas de sa porte, d’autres ont été décapités… Je n’en voulais pas aux alliés mais plus aux allemands. Le bombardement, c’était du pain béni pour leur propagande. Peu de temps après, il y a eu une nouvelle alerte et ça m’a mise en colère. Les alliés ne pouvaient pas risquer un nouveau bombardement ! On a seulement pu faire rénover notre maison à la Libération ».