Les témoins de ce drame vous le diront, l’été 1943 était un été comme un autre, chaud et sans nuages mais l’époque n’était pas à la farniente au soleil.
Depuis trois années, les Français et les Franc-Comtois en particulier avaient à souffrir des restrictions et autres vicissitudes de l’occupation allemande.
Les gens manquaient de tout, de nourriture, de vêtements et de soins médicaux.
On manquait d’huile, de légumes secs, de pâtes alimentaires, de biscuits, de sucre…
Il y avait aussi pénurie de savons, de bougies pour s’éclairer car les coupures d’électricité étaient fréquentes
Les gens souffraient du froid, on avait peine à trouver du combustible comme le charbon.
Pour s’habiller, on faisait avec les moyens du bord ; tissus rapiécés, chemises de toile de jute, les chaussures étaient trouées, usées, on utilisait des semelles de bois pour remplacer les semelles trouées et les enfants étaient pour la plupart d’entre eux pieds nus l’été et souvent même une bonne partie de l’hiver…
Il fallait ajouter à cela les réquisitions de l’armée allemande qui prenait tout : logements privés, bâtiments publics, hôtels, cinémas, bains-douches, garages et même les maisons de tolérance.
Et bien sûr, les frais d’entretien étant laissés aux bons soins du gouvernement de Vichy…
L’époque est donc au système D, à la « combine », au « chacun pour soi », l’obsession des gens étant surtout à la nourriture.
Le moral de la population est au plus bas, les gens souffrent le plus souvent en silence, résignés. Beaucoup d’enfants sont victimes de malnutrition, c’est une époque de disette et pour survivre, certains recourent au marché noir.
De plus, dès le 4 septembre 1942, obéissant aux exigences allemandes, Vichy réquisitionne tous les hommes valides de 18 à 50 ans pour travailler dans les usines en attendant d’être raflés ensuite pour aller travailler de force en Allemagne à partir de 1943.
Voilà où en était la situation vécue au quotidien par une grande majorité de la population française et à Sochaux en particulier.
Sochaux qui comme toute ville de la France occupée, tentait de survivre en attendant des jours meilleurs mais une certaine nuit du 15 au 16 juillet 1943, la guerre allait faire entrer Sochaux dans l’Histoire…
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